Les premiers moines
Au XIIème siècle, des ermites latins sont installés au Mont Carmel, au nord d’Israël. Là, ils construisent une église, au milieu de leurs cellules. Cette église sera mise sous le patronage de Marie. C’est sous sa protection, elle qui a vécu à Nazareth, à quelques kilomètres de là, que ces ermites se placent pour vivre leur dépendance à Jésus Christ.
Élie monta sur le sommet du Carmel, il se courba vers la terre et mit son visage entre ses genoux. Il dit à son serviteur : « Monte, et regarde du côté de la mer. » Le serviteur monta, regarda et dit : « Il n’y a rien. » Sept fois de suite, Élie lui dit : « Retourne. » La septième fois, le serviteur annonça : « Voilà un nuage qui monte de la mer, gros comme le poing. » Alors Élie dit au serviteur : « Va dire au roi Acab : “Attelle ton char et descends de la montagne, avant d’être arrêté par la pluie.” ». Peu à peu, le ciel s’obscurcit de nuages, poussés par le vent, et il tomba une grosse pluie.
1 Roi 18, 42-45
Un petit nuage, petit comme une main d’homme … voilà une des images où les carmes ont reconnus Marie, celle qui annonce la venue de la Rosée divine : le Fils de Dieu fait homme, celui qui apporte l’eau vive du salut sur la terre.
L’institution de l’ordre
Quand, à cause des guerres, les ermites rentrent en Europe, leur reconnaissance en tant qu’ordre est rendue compliquée par la multiplicité des ordres déjà présents. Ils lutteront pour se faire reconnaître « frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel ».
Le 17 juillet 1274 le concile de Lyon admet l’existence des Carmes, alors qu’il supprime 22 autres ordres. Pour les frères, c’est un signe de la protection particulière de la Vierge Marie. Ils la fêteront désormais à cette date (qui sera ultérieurement déplacée au 16 juillet) sous le vocable « Notre Dame du Mont Carmel ».
C’est à cette époque que, sous l’impulsion de St Simon Stock, prieur général, les frères se mettent à porter le scapulaire, l’habit de la Vierge, en signe de protection et de consécration.
Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »
Is 35, 1-4
Marie, comme montagne, celle qui médite en son cœur la Parole du Seigneur, lieu de l’intimité avec Dieu. Signe de la Présence de Dieu.
Marie, comme jardin, où de l’humble terre jaillissent les plus belles fleurs. Signe de la Vie donnée en surabondance.
Aujourd’hui
Thérèse D’Avila, qui réforma le Carmel au XVIème siècle avec St Jean de la Croix, et tous les saints du Carmel à sa suite ont développé différentes harmoniques de la dévotion fondatrice à la Vierge Marie, reine, mère et sœur de l’ordre du Carmel. Ils nous invitent à la prendre pour modèle et marcher à sa suite afin de se conformer toujours plus au Christ, vrai homme et vrai Dieu.
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Jn 19, 25-27